Je n’ai longtemps cru qu’en ce que je voyais, ou pouvais prouver de façon logique et scientifique. Ce mode de raisonnement a aiguillé mes choix pendant de longues années : toute chose devait avoir un fondement rationnel avant de pouvoir en contempler l’idée.

Jusqu’au jour où je vécu et fut témoin de certaines expériences que je ne pouvais expliquer scientifiquement. Intuitions étranges, perceptions subtiles inexplicables…

Deux questions se sont alors imposées à moi : la science a-t-elle toujours raison ? Et a-t-on intérêt à ne croire qu’en ce qui est prouvé scientifiquement ?

Voici trois réflexions personnelles sur le sujet :

Réflexion N°1 : Il existe, fort heureusement, plusieurs approches scientifiques

Certains scientifiques pensent, par exemple, que notre conscience est créée par notre cerveau et donc que toute intuition est le résultat direct d’une interprétation, par notre cerveau inconscient, des données perçues par nos 5 sens (et ainsi que la notion de 6ème sens n’existe pas). Alors que d’autres avancent des résultats d’expérience indiquant que la conscience est bien plus complexe que cela, qu’elle existerait au delà de notre cerveau et serait simplement filtrée par ce dernier, ce qui pourrait expliquer la notion de 6ème sens…

Lesquels seriez-vous enclins à croire ?

J’aime pour ma part la vision d’un neurologue assez fascinant : V. S. Ramachandran. Nommé le « Marco polo des Neurosciences », son approche scientifique est considérée par certains comme étant peu orthodoxe, voire simpliste. Pourtant, sa contribution scientifique est reconnue mondialement.

Voici sa vision de la science :

« La science a besoin de variété de styles et d’approches. La plupart des chercheurs ont besoin de se spécialiser, mais la science, en général, est plus robuste quand les chercheurs avancent selon différentes perspectives. L’homogénéité engendre la faiblesse : angles morts théoriques, paradigmes périmés, mentalités fermées, cultes de personnalités.  La Science gagne à inclure les confus abstraits, les professeurs distraits, les obsédés du contrôle, les acariâtres accros de statistiques, les avocats du diable congénitaux ayant le sens de la contradiction, les littéralistes durs à cuire qui ont besoin de données solides, les romantiques aux étoiles dans les yeux, qui s’embarquent dans des aventures à hauts risques et bénéfices, et qui trébuchent souvent, tout au long du chemin. (…) S’enfermer dans des spécialisations en forme de culs de sac étroits et dans des clubs dont l’adhésion n’est ouverte qu’à ceux qui se félicitent et se sponsorisent entre eux, est un risque professionnel en science moderne.« 

V S. Ramachandran, traduction libre d’un paragraphe de son livre : « The Tell-Tale brain: a neuroscientist’s quest for what makes us human« 

 J’ai pour ma part le sentiment que chaque courant scientifique peut apporter sa pierre à l’édifice de ce vaste concept appelé « Vérité »…

 

Réflexion N°2 : Croire en ce qui est prouvé versus croire en ce qui marche pour soi

Lorsque j’ai commencé à vivre ces expériences que je ne pouvais expliquer scientifiquement, je n’ai eu d’autre choix que de remettre en question ma pensée matérialiste et cartésienne. Peut-être que tout n’était pas matière. Peut-être qu’autre chose d’invisible à nos 5 sens, existait.

Et puis j’ai surtout réalisé que ma vision des choses et de la vie était totalement réductionniste ! J’étais finalement adhérente à ce club dont Ramachandran parle ci-dessus.

En me penchant un peu plus sur le sujet, je me suis aperçue que de grandes avancées scientifiques avaient été faites par des chercheurs ayant su mettre en avant des théories nouvelles, sans pour autant pouvoir les « prouver ». Prix Nobel Niels Bohr et sa théorie de complémentarité en est un exemple concret : sans cette théorie de mécanique quantique, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes, car les ordinateurs n’existeraient pas. Cette théorie, qui engendra bien des débats entre Einstein et Bohr, ne fut prouvée que plusieurs décennies après avoir été avancée.

Ma vision a alors changé : de « Je ne crois qu’en ce que je vois » à…

« Absence de preuve ne signifie pas preuve d’absence »…

Mais encore :

« Essais-le par toi-même, et tu verras bien si ça marche pour TOI ou pas »…

Car au bout du compte, qu’est-ce qui importe ? Que cela soit prouvé scientifiquement ou que cela marche pour soi ?

J’ai pour ma part commencé à prendre au sérieux cette petite voix intérieure qui me murmurait des idées à premières vues un peu farfelues. Et c’est grace à elle que j’ai commencé à vraiment m’écouter et vivre une vie bien plus alignée que je ne l’avais fait.

 

Réflexion N°3 : Les preuves scientifiques sont-elle fiables de toute façon ?

Tout bon scientifique sait garder une dose raisonnable de « doute » lorsqu’il avance dans ses recherches.

Pourquoi ?

  • Parce que la science est constamment en mouvement, les théories peuvent donc changer ou évoluer : la terre n’était-elle pas plate ? Et l’atome n’était-il pas la plus petite particule existante, il y a de cela un certain temps ?
  • Parce que les expériences scientifiques ont plusieurs limites/défis à surmonter :
    • Poser la bonne question ou hypothèse, lorsque l’on met en place une étude scientifique, n’est pas si facile que ça : différentes questions donnent différentes réponses ! Cela parait d’une évidence telle… Pourtant, il n’est pas si simple que ça de se poser les bonnes questions pour prouver quelque chose. Si on pose la mauvaise question, alors on met en place la mauvaise expérience. Les conclusions de cette dernière seront inutilisables.
    • Utiliser la bonne technologie de mesure est limitée : nos appareils de mesure sont limités, d’une part, par notre capacité mentale à concevoir le bon appareil de mesure, et d’autre part, par notre capacité/avancement technologique pour le construire concrètement.
    • La bonne analyse des résultats n’est pas forcément garantie : on a tous tendance à voir ce que l’on a envie de voir : notre cerveau est programmé comme cela. Il faut donc savoir être critique avec soi-même et son interprétation des résultats.

Il existe ainsi beaucoup d’obstacles à surmonter pour arriver à une « preuve scientifique » qui soit solide. Et quand bien même elle le serait, les avancées intellectuelles ou technologiques futures pourraient la reemttre en question quelques années voire quelques décennies plus tard.

 

Conclusion

Alors, tout cela pour dire :

  • Vive la diversité, l’hétérogénéité et les différences d’opinion. Notre planète serait bien ennuyeuse si nous avions tous les mêmes idées, comportements, valeurs etc. – et pourtant, ne passons-nous pas notre temps à essayer de convertir les autres à notre façon de voir ou de faire les choses ?… 
  • Absence de preuve ne veut pas dire « preuve que cela n’existe ou ne marche pas ». N’est-il pas primordial de savoir suivre sa propre opinion, sa propre expérience ? Après tout, n’est-on pas sur terre pour vivre NOTRE vie et non pas celle des autres (ce qui n’omet pas l’altruisme, bien-sûr) ? J’aurai personnellement toujours le désir de comprendre les choses, d’analyser et de rationaliser. Je serai ainsi toujours curieuse de m’instruire de l’avis et l’expertise d’autrui. Par contre j’espère, et pour toujours, continuer à expérimenter et à découvrir les choses par moi même, afin de voir si elles me conviennent ou non.
  • Troisième point, en lien avec le précédent : je crois aussi qu’il faut savoir questionner les preuves existantes, car elles ne sont pas forcément toujours fiables… S’appuyer sur la science pour avancer, voire révolutionner notre vie et notre vision des choses et du monde : OUI. L’utiliser pour nous enfermer dans des préjugés infondés : ben non, décidément, ça ne me parait pas très futé…

 

 

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